Il est né d'un père orthodoxe et d'une mère athée. Après quelques années de vie heureuse au village, Cioran s'adapte mal à la ville. Ses relations difficiles avec sa mère le poussent également à développer des visions pessimistes du monde et des idées suicidaires.
Ses débuts littéraires
Il suit des études de philosophie à l'université de Bucarest et dès ses 17 ans, il fait ses premiers travaux sur Kant et Schopenhauer. Après sa licence, il passe sa thèse sur Bergson et rejette alors les préceptes philosophiques de ce dernier.
A 22 ans, il publie son œuvre « sur les cimes du désespoir » et s'inscrit au panthéon des grands écrivains roumains. Il devient une référence de la littérature roumaine.
Après deux ans de formation à Berlin grâce à une bourse, il rentre en Roumanie pour enseigner la philosophie en 1936-1937. Ce fut un échec pour ses élèves.
En 1936, il sort son deuxième ouvrage « la transfiguration de la Roumanie » où il développe une pensée xénophobe et antisémite développée lors de son séjour en Allemagne.
En 1937, il sort son troisième ouvrage « des larmes et des saints », qui fait scandale dans son pays. Il y parle de la haine des hongrois et des juifs envers les roumains.
Écritures françaises
En 1937, il part s'installer à Paris comme boursier et renonce quelques années plus tard à sa langue maternelle pour écrire en français. Il maîtrisera alors sa langue d'adoption avec l'habilité d'un horloger de l'âme et la précision d'un chirurgien.
Il ne retournera jamais en Roumanie. Il y est même interdit de séjour et devient apatride, pendant le régime communiste. A partir de 1947, les communistes interdisent ses œuvres dans son pays, à l'issue de la seconde guerre mondiale.
Il aura vécu une grande partie de sa vie en France, mais n'a jamais demandé la nationalité française. Reconnu au sein de milieux intellectuels, et entouré de penseurs et d'écrivains, il est inconnu du grand public. Il vie alors une existence précaire dans une chambre de bonne et mange à la cantine universitaire, jusqu'à ses 40 ans. Il décide ne travailler qu'en écrivant.
Il refuse tous les prix littéraires qui lui sont accordés, à l'exception du prix Rivarol en 1949. Il justifie cette acceptation par un besoin financier, sans lequel, il serait devenu vagabond.
En 1973, Cioran publie son œuvre la plus marquante et la plus diffusée en France, « de l'inconvénient d'être né ». Il s'agit de textes courts et d'aphorismes, entre de la philosophie et de la poésie.
Ses œuvres sont ironiques, apocalyptiques et marquées par beaucoup de pessimisme et de désillusion. En 1987, il publie « aveux et anathèmes », un autre de ses ultimes ouvrages.
Il meurt en 1995, 8 ans plus tard, à Paris à cause de la maladie d'Alzheimer. Il n'aura pas mis à exécution son projet de suicide.