Modèle de lettre :
Paris, le 23 avril 2024.
Le simple fait que je me mette debout pour prendre la parole ce soir devrait suffire à prouver que je t’aime vraiment beaucoup sœurette, parce que tu sais que les discours, ce n’est vraiment pas mon truc. Pire encore, il a fallu que je trouve quelque chose à dire ! Quelque chose d’intéressant, de drôle, de spirituel…
Mon premier réflexe a été de chercher des discours dans des films romantiques. J’ai pensé que tu apprécierais sûrement, toi qui les aimes tant. Mauvaise idée : on dirait que dans tous les films hollywoodiens, le témoin tombe amoureux du ou de la marié(e), et vice-versa. Si tu épousais Julia Roberts, je ne dis pas, mais tu épouses Simon. Et grande nouvelle : je n’ai pas encore changé de bord… Bon, et puis je n’ai pas le charisme de Hugh Grant. Du coup, j’ai laissé tomber les discours de cinéma.
Avec les élections présidentielles, j’ai commencé à regarder du côté des discours politiques. J’ai donc envisagé de faire mon discours sur fond de musique épique ou de mettre des fumigènes colorés, mais tout ça faisait un peu trop. Je me suis dit que je pourrais aussi marmonner dans ma barbe avec seulement un mot compréhensible de temps à autre, ou utiliser la langue de bois : ça aurait pu donner l’impression que je disais des choses très intelligentes, sans le faire réellement.
En me baladant sur TikTok, j’ai même pensé que je pourrais faire un discours/chorégraphie, mais là aussi c’était une mauvaise idée.
Finalement j’ai laissé tomber tous ces stratagèmes, et j’ai essayé de réfléchir à ce que moi, Valentin, je voulais vraiment te dire à toi, Marie, ma sœur depuis vingt-six ans, à l’occasion de ton mariage.
Je me suis rendu compte que l’envie me venait tout naturellement de te dire d’abord que je t’aime, et que te voir heureuse n’a pas de prix pour moi. J’ai eu envie de te dire, aussi, que te voir te marier, me touche profondément : je ressens de la fierté de te voir ainsi à l’aube de ta vie, en train de fonder TA famille, je ressens de l’émotion en réalisant à quel point tu as grandi et mûri, je ressens aussi un peu d’appréhension à l’idée que la vie puisse ne pas toujours être aussi belle qu’aujourd’hui pour toi.
Et je voudrais donc te dire que quoi qu’il arrive, je serai là, dans les bons comme les mauvais moments. Alors voilà sœurette, je ne suis peut-être pas Hugh Grant mais je peux t’assurer que ces mots-là sont sincères et viennent du cœur. Félicitations, et plein de bonheur à vous deux !
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